Réalisé par Trackandmemes, le 14 août 2023
Némo Rase, c’est l’athlète de haut niveau spécialisé sur 110 mètres haies, qui vient tout juste d’atteindre les demi-finales des championnats d’Europe U20 à Jérusalem. Mais qui se cache derrière cette performance ?
Interview de Cédric Van Elsuwé, coach belge.
Sur Instagram, Cédric a exprimé ceci:
Némo en demi-finale des championnats d’Europe U20, ça représente quoi pour toi ?
C’est un très beau résultat qui correspond à l’objectif fixé. La première année d’un junior est une année de transition, les haies changent de hauteur. Avec Nemo, nous mettons en place la technique pour l’affiner l’année prochaine. Certains des concurrents ont déjà une année d’expérience en plus et le but sera d’être prêt pour les mondiaux Juniors en 2024.
Comment pourrais-tu décrire la relation que tu entretiens avec ton athlète ?
Nous nous entendons bien. Nous avons une relation de confiance, et nous avons le même besoin de précision. J’essaye de placer autour de Nemo une équipe qui lui permet d’être bien entouré et dans laquelle il peut se sentir en confiance.
Pour les autres athlètes, c’est un moteur et un exemple. Nous sommes un petit groupe d’entraînement et nous pouvons effectuer un travail de qualité.
Comment qualifierais-tu Némo, en tant qu’athlète ?
Déterminé et déjà très pro (quand on voit sa capacité à se re concentrer dans les séries après son problème de starting-blocks). Il est ambitieux et très perfectionniste.
Quels sont tes projets futurs pour Némo ?
Les championnats du monde juniors l’année prochaine et en ligne de mire à plus long terme, les jeux olympiques de Los Angeles en 2028.
Cédric, tu es aujourd’hui coach. Mais quel a été ton parcours ?
J’ai commencé comme athlète après avoir regardé les jeux olympiques de Los Angeles. J’ai pratiqué le demi-fond jusqu’en 1999 et j’ai malheureusement été contraint d’arrêter suite à une déchirure aux ischios. Étant passionné d’athlétisme, je me suis lancé dans le coaching en 2002.
J’ai entraîné toutes les catégories d’âge et toutes les disciplines en commençant par les BPM et je me suis spécialisé dans l’entraînement du sprint et des haies pour lesquels j’ai suivi des formations. J’ai également l’occasion depuis 10 ans de partager mon expérience avec les athlètes des stages LBFA.
Aimerais-tu bénéficier de quelque chose en particulier pour pouvoir emmener tes athlètes encore plus loin dans ce sport ?
Le coaching doit se faire en plus de la vie professionnelle. Il est donc très compliqué de trouver l’équilibre entre vie privée, vie professionnelle et vie de coach de haut niveau. Il est parfois obligatoire de choisir entre stages, championnats internationaux et vacances en famille. S’il était possible de créer des jours spécifiques qui ne compteraient pas dans les jours de congés légaux et qui seraient payés, je pourrais garder un bon équilibre.
Heureusement, j’ai de la chance d’avoir une famille formidable qui me soutient.
Pour éviter l’isolement de l’athlète et faciliter la vie de l’entraîneur, ce serait vraiment bénéfique que tous les athlètes du groupe puissent avoir accès aux mêmes infrastructures en même temps. Cela éviterait de devoir créer différentes sessions d’entraînement et que l’athlète se retrouve seul.
Et enfin je terminerais par le financement des entraîneurs qui, reconnaissons le bien, en athlétisme reste compliqué, voire inexistant.