L’histoire de Vanessa Scaunet, une histoire d’amour passionnelle entre le demi-fond, un coach et des rêves sportifs

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 28 mai 2024

Dans le demi-fond belge, on ne peut pas passer à côté de Vanessa Scaunet, athlète du CABW. Il y a bientôt trois ans, au Royaume-Uni, ses foulées ont marqué le double tour de piste en 2’ 02’’ 05. C’est actuellement sa meilleure référence sur 800m, bien qu’elle ait tout de même une très bonne vitesse pour une athlète endurante, avec un record personnel en 55’’ 67 sur 400m. Mais l’histoire de Vanessa n’est pas que chiffres et performances… Il y a également des rêves, des obstacles, et même une histoire d’amour ! 



Te spécialiser sur les longues distances était-il une évidence ?

En réalité j’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 7 ans, et vers mes 12 ans j’ai dû choisir une discipline sur laquelle me concentrer. Malheureusement, j’avais des douleurs aux genoux dues à ma croissance, donc je ne pouvais pas faire grand-chose si ce n’est courir. J’ai donc opté pour les longues distances. J’aimais beaucoup le fond, bien que je regrettais de ne pas avoir l’occasion de m’épanouir sur les autres épreuves, comme le saut en longueur ou le sprint. En grandissant, mes douleurs ont disparu donc j’ai pu m’entraîner de manière régulière, bien progresser, jusqu’à tomber amoureuse du 800m.

À 14 ans, j’ai été invitée à l’école d’élite de demi-fond en Belgique, et les années qui ont suivi, j’ai continué à progresser sur les distances allant de 400m à 3000m, où j’ai d’ailleurs eu l’occasion de remporter mon premier titre national en cross-country.


Jusque là, tout va bien !

Jusque là tout va bien. Mais à 18 ans, je suis tombée malade; une infection bactérienne dans le sang. Ça m’a empêché de courir pendant plus de cinq mois. La reprise a été très difficile, mais j’ai tout de même réussi à obtenir ma première qualification internationale à la fin de l’année. Il m’a fallu environ deux ans pour revenir à mon meilleur niveau et de nouveau être considéré comme une Élite nationale. Mais je suis encore tombée malade deux ans après; la même infection. J’ai même dû arrêter mes études universitaires, car j’étais trop malade pour aller en cours. C’était difficile à supporter parce que je savais ce que j’avais déjà eu à endurer, mais à nouveau, je suis revenue à mon meilleur niveau après deux années d’entraînement.

En fait, j’ai travaillé dur, mais j’ai eu l’impression d’avoir perdu quatre ans de carrière. J’avais déjà 23 ans, mais avais raté tant de choses. J’étais en retard sur beaucoup d’aspects de l’entraînement. Mon corps pouvait faire de belles choses, mais il était encore très faible. J’ai continué à travailler dur, car je n’ai jamais cessé de croire en moi.


Aujourd’hui j’ai 27 ans. J’ai déjà participé à dix championnats internationaux; sept cross-country et trois sur piste. J’ai atteint la finale des championnats d’Europe en salle en 2021, et j’ai obtenu ma première qualification pour les championnats du monde en 2022.


Vanessa Scaunet aux Mondiaux en 2022

Un très beau palmarès déjà ! Même s’il a été semé d’embûches…

Des embûches que j’ai continué de rencontrer jusqu’en 2023. J’ai attrapé le Covid et ça s’est transformé en Covid long. J’ai dû me reposer et mettre de côté mes objectifs de l’année. Mais je semble être habituée aux maladies maintenant… Donc je savais que j’allais m’en sortir. Ça m’a mis en retard sur ma préparation pour les Jeux olympiques de Paris! Mais je continue de croire en moi.

Et j’ai entendu dire que durant ton parcours athlétique, tu as rencontré ton âme sœur… Une âme sœur, mais également, un coach.

Oui. Je suis coachée par Ivo Roelandt, mon partenaire dans la vie. On élabore les programmes d’entraînement ensemble et ça fonctionne plutôt bien.



Comment arrivez-vous à gérer cette relation ?

Pour moi ce n’est pas très compliqué. Nous sommes tous les deux passionnés par l’athlétisme. On s’est rencontré à Monté Gordo en 2016 alors que nous étions tous les deux en stage d’entraînement. Il était encore athlète à ce moment-là.

J’ai quitté mon entraîneur de l’époque en 2019, puis j’ai proposé à Ivo de devenir mon coach. Il a accepté. C’est une décision qu’on a prise d’un commun accord et je ne regrette pas.


Vanessa et son coach Ivo

Quand j’ai gagné ma médaille aux championnats de cross, cette émotion que j’ai ressentie quand on s’est pris dans les bras était extraordinaire. Mais après, quand les prestations sont moins bien, ça reste plus compliqué. Mais on s’est fait la promesse de toujours être honnête et surtout, ne pas confondre notre relation athlète-coach à celle d’amants. Si ça ne va pas bien dans le sport, ça ne changera rien à notre relation privée. C’est très important de pouvoir séparer les deux.

Quels sont tes objectifs pour cette saison-ci ?

J’aimerais participer aux Jeux olympiques. J’en rêve depuis que je suis petite. Tout comme une Diamond League ! Car ce sont les plus grandes rencontres après les championnats internationaux. Mais pour cette saison-ci, je me concentre sur une qualification pour les JO.

Mets-tu en place des choses pour obtenir ta qualification ? Rencontres-tu des difficultés ?

Je pars en stage sportif pendant cinq semaines à la Sierra Nevada, en Espagne. Il y a 3479 mètres d’altitude.


Vanessa, actuellement en stage en Espagne

J’ai eu mon master en tant que diététicienne de sport durant ce mois de février, ce qui me permet de pouvoir me concentrer et me focaliser sur mes entraînements, la récupération ainsi que mes objectifs.

Au niveau des difficultés, je suis en retard dans ma préparation, mon corps n’est pas à 100%. La saison indoor était un peu compliquée et je suis descendue dans le ranking mondial, ce qui risque d’être un frein pour pouvoir participer dans de bonnes compétitions cet été.

Dans le contexte hors athlétisme, as-tu une attente, un espoir particulier ?

J’aime beaucoup aider d’autres personnes à atteindre leurs objectifs. C’est pour ça que j’ai commencé à faire du coaching en ligne. Je réalise des plans d’entraînements, pour ceux qui veulent réaliser leurs premiers 10km ou semi-marathons, par exemple. Et j’aide également sur le plan nutrition, comme je suis diététicienne.

Mon site est d’ailleurs en cours de construction.


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