« Les Jeux de Paris… Je travaille dur à l’entraînement pour y arriver » – Justine Doucet

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 5 octobre 2021

J’ai commencé le patinage de vitesse à l’âge de 6,7 ans. Malheureusement, mon handicap m’a contraint d’arrêter ce sport pour débuter celui qui me correspond depuis toujours, l’athlétisme.

Justine Doucet, photographiée par Florent Pervillé

Comment as-tu su que ce sport était fait pour toi ?

D’après ma mère, j’avais tendance à me réveiller la nuit. Étant tout agitée, le seul moyen de me calmer était de me faire regarder de l’athlétisme à la télévision. Et à force de le visionner, je me mettais à la place des athlètes et je m’imaginais faire la même chose. C’était vraiment incroyable!

Quel est ce handicap qui t’a empêché de faire du patinage de vitesse ?

J’ai la diplégie spastique. C’est une paralysie cérébrale qui touche le côté moteur du cerveau. Ça infecte sévèrement mes jambes. Mes bras aussi mais moins sévèrement. Ça engendre des contractions incontrôlées de mes muscles et m’empêchent d’avoir des mouvements amples ou précis. D’ailleurs, je dois toujours faire attention car à tout moment, mes muscles peuvent n’en faire qu’à leur tête, et me faire tomber par la même occasion.

Y-a-t’il des disciplines que tu aurais aimé pratiquer ?

Sans mon handicap, je pense que j’aurais essayé le saut à la perche. La sensation de s’envoler doit être incroyable, même si ce qui m’intéresse le plus est là où on court vraiment.

Qu’est-ce que l’athlétisme représente pour toi ?

Ça ne représente pas toute ma vie mais ça représente énormément pour moi. J’arrive à me vider la tête et me changer les idées quand ça ne va pas forcément bien. D’ailleurs, ça me permet d’éviter les grosses douleurs parce que ça me sert également de rééducation. L’athlétisme est tellement important que je n’arrive pas à trouver les mots.

Quelles sont tes idoles et comment impactent-elles ton quotidien ?

J’aime beaucoup Marie-José Pérec, Teddy Tamgho et Marie Amélie Le Fur. Pas au point de dire qu’ils sont mes idoles mais juste une source de motivation. Dans les moments durs de mes entraînements, je me dis qu’eux aussi ont eu leurs faiblesses et qu’ils n’ont pas abandonné pour si peu. Grâce à ça, ils ont tous eu des carrières incroyables.

Quel est le souvenir le plus marquant de ta plus grande compétition ?

Les rencontres avec les autres athlètes, le stress et le plaisir que tout ça procure. J’irai plus hauts pour pouvoir revivre des expériences comme celles-ci.

Quel est ton plus grand rêve ?

Les jeux de Paris… Je travaille dur à l’entraînement pour y arriver. Je n’y suis pas encore, mais je ne suis pas non plus au maximum de mon potentiel donc je sais que je peux en rêver. Tout est possible jusqu’à la dernière seconde!

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