Réalisé par Trackandmemes, le 21 septembre 2022
Quels sont les différents challenges auxquels fait face un athlète prometteur afin d’atteindre le plus haut niveau ? Simon et Hadrien, athlètes belges, nous en parlent.
Simon : Je m’appelle Simon Mazebo. J’ai 22 ans. Je suis coureur de 400m et de 400m haies (lorsque mes tendons d’Achille me le permettent lol).
Hadrien : Moi c’est Hadrien. J’ai 21 ans et je suis en Master 2 d’ingénieur industriel, orientation mécanique. Au niveau du parcours athlétique, j’ai été plusieurs fois sur des podiums nationaux et LBFA en relais, mais aussi en individuel sur 100 mètres, 200 mètres, mais surtout 400 mètres. Ce dont je suis le plus fier dans ce parcours, ce sont mes deux troisièmes places aux championnats de Belgique U23 sur 400m en 2021 et 2022 et ma participation au Youth Mémorial Van Damme.
Simon : En ce qui concerne mon parcours athlétique, je pratique l’athlétisme depuis mes 6 ans. Si au début c’était juste pour m’amuser, vers mes 15 ou 16 ans, je me suis rendu compte que si je m’en donnais les moyens et si je m’entrainais sérieusement, je pouvais alors faire des choses intéressantes. À l’époque, avec mon précédent coach à Ath, j’avais décidé de me focaliser sur le 400m et sur le 400m haies, et ça a payé. Plusieurs titres, dont des nationaux en catégories jeunes, sont venus remplir mon palmarès et j’ai même eu l’honneur de participer aux championnats du monde U20 en 2018 au 4x400m. J’ai eu quelques galères ces dernières années, mais je compte continuer à m’investir dans ce sport.
En ce qui concerne mon parcours scolaire, j’ai obtenu un bachelier universitaire en sciences humaines et sociales à l’UCLouvain de Mons. Ensuite, dans la continuation de mon bachelier, j’ai obtenu l’an dernier un master en gestion des ressources humaines à l’UCLouvain. Cette année, je réalise un master d’un an en sciences de gestion à l’UCLouvain.
Quelle est ta vision sportive pour le futur ?
Simon : La saison qui arrive ici constitue vraiment une année de changement pour moi. Changement de coach, changement de club, et changement de groupe d’entrainements. Je suis assez enthousiaste à l’idée de relever un nouveau défi. Mes trois dernières saisons restent décevantes. À cause de plusieurs facteurs (covid, pépins physiques, problèmes personnels), je n’ai pas su maintenir l’ascension que je menais. La saison qui arrive, je compte bien mettre tout de mon côté pour me relancer et réamorcer une pente ascendante.
Hadrien : Ma vision pour le futur c’est une participation à un championnat international. J’avais participé à la qualification pour les Europe sur 4x100m, mais je n’avais pas été sélectionné pour partir 🥲. Je ne lâcherai pas cet objectif et je suis convaincu que j’en suis capable (l’égo omg). Plus sérieusement, je vise les Universiades (les Jeux Mondiaux Universitaires) et puis plus si affinité. En tout cas, je mettrais tout en oeuvre pour y arriver. Le rêve serait qu’un jour, l’athlétisme soit mon temps plein.
Prévois-tu d’entrer dans le monde du travail par le biais de ton diplôme en plus de ta carrière sportive ?
Simon : Oui, je prévois clairement d’entrer dans le monde du travail par le biais d’un diplôme. J’ai toujours été clair là-dessus et mes parents aussi. En Belgique, vivre de l’athlétisme reste tout de même très compliqué donc je préfère clairement assurer mon avenir avec mes études. De toute manière, l’athlétisme pour moi n’a jamais été une question d’argent. Je fais ça pour le plaisir, pas l’argent.
Hadrien : Je ne prévois pas de travailler directement après mes études. Je compte poursuivre un Master spécialisé ou une autre formation pour pouvoir continuer à bosser dure pour réaliser mes rêves.
Tu as dû faire face à quelle difficulté en tant qu’étudiant qui essaie de tout mettre en place pour atteindre la sphère internationale ?
Simon : Honnêtement, je n’ai pas du faire face à tant de difficultés que cela pour allier au mieux étude et sport de haut niveau. Bien sûr, il y a eu des moments plus difficiles comme la période de blocus et des examens qui tombent souvent en même temps que la période des compétitions en athlétisme. Mais j’ai toujours eu des facilités dans les études que j’ai faites, ce qui fait que je ne devais pas trop travailler durant l’année (hors travaux à rendre). Je n’ai pas connu de scénario où après un entrainement épuisant je devais étudier pendant des heures. De plus, étant à l’UCLouvain, j’ai l’énorme chance de faire partir du programme PEPS, créé par l’UCLouvain, qui a pour but d’aider des étudiants à profil spécifique à allier au mieux étude et particularité. Parmi ces profils, on retrouve les autoentrepreneurs, les artistes, les personnes porteuses de handicaps, trouble ou maladie, et les athlètes de haut niveau. Étant reconnu comme athlète de haut niveau, j’avais l’opportunité de demander des aménagements dans mon cursus scolaire ! En ce qui concerne mon cas, j’ai donc pu, par exemple, demander à changer de groupe de TP pour savoir aller à l’entrainement, être excusé de certains cours pour cause d’entrainement, etc. En plus, on bénéficie d’un bon suivi de la part des responsables de ce programme qui s’assurent que l’on mène à bien notre projet et nos études. C’est vraiment une bonne initiative de l’UCLouvain il faut le reconnaitre.
Hadrien : La difficulté principale, ce sont les financements. L’essence c’est chaud, donc je dois bosser le week-end et ça, ça crée de la fatigue qui se ressent ensuite aux entrainements. Mais ça m’aide à me responsabiliser aussi et puis j’ai la chance d’avoir une famille et des proches qui m’aident et me soutiennent. Clairement, sans eux, ce serait impossible !