Une double carrière entre l’athlétisme et la médecine

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 8 mars 2023

C’est aux États-Unis que de nombreuses personnes pensent vivre une vie meilleure. On pense parfois mieux réussir dans ses études, dans son travail … Vivre dans ce pays d’Amérique, ce serait s’ouvrir certaines portes pour assurer son avenir professionnel, ou parfois même vivre une vie nouvelle ou simplement, différente. Et dans le milieu du sport, ce rêve américain reste présent. Lors de cette interview, la sprinteuse belge Yanla nous dévoile les backstages de sa vie actuelle aux États-Unis.

Photographiée pour @uclatrackandfield

Qui es-tu, Yanla?

Je m’appelle Yanla Ndjip-Nyemeck et j’ai 20 ans. J’ai commencé au RCB (Royal Club Bruxelles) quand j’avais environ 5 ans. Mais j’ai récemment changé de club pour aller au RESC (Royal Excelsior Sports Club). C’était le moment pour moi de changer, notamment en termes d’opportunités. Je suis également affiliée à Lille, en France.

En ce qui concerne mon parcours, j’ai vécu en Belgique une grande partie de ma vie. Ensuite, je suis allée en France à l’âge de 12 ans quand ma mère y a déménagé. À ce moment-là, j’avais arrêté l’athlétisme pour cause de blessure. C’était une tendinite. J’ai repris tout doucement avec le temps. Puis, j’ai commencé à faire des performances ce qui m’a amené à prendre le sport plus au sérieux. À propos de mes études, je faisais sport-étude, à Lille. Ce parcours était un des meilleurs moments de ma vie, même si c’était dur à combiner. Ensuite je suis partie aux États-Unis pour y faire ma dernière année, à Long Beach. Et puis je suis allée à l’université.

Pourquoi avoir choisi de quitter la Belgique/France pour partir étudier et t’entrainer aux États-Unis ?

J’ai fait ce choix pour mieux combiner mon sport et mes études. J’aimerais devenir médecin. Je trouvais que les États-Unis étaient l’endroit le mieux adapté de par la direction professionnelle que je souhaite prendre. C’est toujours bien vu d’avoir fait des études à l’étranger. Ça m’aide à devenir bilingue et puis ici, ils valorisent bien le sport. À propos des aménagements, ils font tout pour que tu puisses réussir dans tous tes domaines.

Quelles procédures as-tu dû suivre afin d’être accepté dans ta team ?

C’est parce que j’étais déjà aux États-Unis pour ma dernière année que j’ai pu me faire recruter comme les Américains. Donc assez facilement en réalité.

Et dans ta team, te sens-tu bien intégrée ?

Là, je viens tout juste d’être transférée. On m’a transférée parce que j’étais dans une plus petite FAC. En allant dans une grosse FAC, j’allais avoir plus de compétitions, être encore plus tirée aux entrainements… Ce nouvel environnement est bien plus professionnel.

Dans ma précédente team, j’étais avec un Français. En fait, il était à Lille avec moi, donc je le connaissais déjà. Et ça, ça m’a bien aidé au niveau de mon intégration. Là où je suis actuellement je me sens bien. Et puis maintenant je suis plus à l’aise dans la langue anglaise. De plus j’aime beaucoup l’atmosphère de UCLA, mon université !

Quelle spécificité y a-t-il dans ton système scolaire ?

On a 4 ans de bachelier. Et ces quatre années de bachelier, on peut choisir de les faire dans n’importe quel domaine. Enfin… Tant qu’on prend certaines classes qui nous permettent d’aller en médecine, si c’est le domaine dans lequel on souhaite être spécialisé ! Même si c’est un bachelier en art, par exemple. Après quatre ans d’art, on peut entrer en école de médecine. Actuellement, je suis en plein milieu de mon bachelier. Il me reste 1 an et demi.

Préjugés ou vérités ?

Après avoir effectué un sondage sur le compte Instagram du Magazine, certains se demandent si l’on revient réellement plus forts d’un séjour en Amérique. Qu’en penses-tu ?

Ça dépend de l’athlète et de son environnement. Il y a beaucoup de gens qui vont aux States, mais en ce qui concerne leur mental et leur motivation, ça ne suit pas. Si tu te laisses emporter dans les soirées, ça te fera certainement moins bien performer. Tout dépend de ton entourage. Moi, j’ai la chance d’avoir de la famille ici, d’avoir mon frère qui n’est pas loin et mon cousin qui a aussi été athlète de haut niveau. Ils me poussent à rester sur le droit chemin, celui que je m’étais convaincue de suivre initialement. Pour que la performance suive, ça dépend aussi de l’objectif dans lequel l’athlète part. Si c’est pour expérimenter la vie aux États-Unis ou si c’est pour réellement performer.

Et que répondrais-tu à ceux qui disent que les séances de musculation données par les coachs américains causent beaucoup de blessures ?

C’est vrai que dans notre culture européenne, il y a moins de musculation. Alors quand tu arrives en Amérique, il y a ce choc… J’étais beaucoup fatiguée au début, plus que lorsque j’avais une séance de course qui pouvait durer 2 heures. La musculation, ça va à certains comme ça ne va pas à d’autres. Mais il faut surtout trouver un bon équilibre et communiquer avec le coach.

« En Amérique, si tu ne performes pas, on te jette ». Qu’en penses-tu ?

Dans les grosses universités, si tu n’as pas montré tes preuves ils te laisseront facilement tomber. Mais encore une fois, ça dépend de la relation que tu as avec le coach. Mais c’est vrai, ici le business entre en compte.

Une anecdote ?

Ils aiment trop courir ici. Je fais des séances de 600m et 500m or que je fais du 60m haies. Mais je n’ai jamais été aussi en forme !

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