Réalisé par Trackandmemes, le 10 février 2022
Je m’appelle Cédric Motieh. Je viens tout juste d’avoir 17 ans et ça fait six ans que je fais de l’athlétisme au RFCL qui est un club belge de la province de Liège. J’ai toujours aimé courir depuis que je suis tout petit. Courir, ça a toujours été une partie de moi, je pense. Quand je voyais des compétitions d’athlétisme à la télévision, je savais que c’était ce que je voulais faire. Donc après une année de natation, j’ai commencé l’athlétisme. J’ai un record en 6.96 sur 60 mètres. C’est la cinquième performance belge de tous les temps dans la catégorie scolaire. J’ai également fait 10.93 sur 100 mètres et 22.25 sur 200 mètres.
Pour le moment, j’ai eu l’occasion de faire les championnats LBFA (Ligue belge Francophone d’Athlétisme) où j’ai été champion sur 60 mètres. Mais la saison outdoor passée, j’ai fait vice-champion LBFA sur 100 mètres, et j’ai participé au préprogramme du Mémorial Vandame sur 100m.
En cadet, j’ai obtenu la deuxième performance belge de tous les temps sur 60 mètres en étant champion de Belgique. Et l’année d’avant, j’étais troisième belge sur 60.
Quelles sont les personnes qui t’ont le plus aidé à devenir ce que tu es aujourd’hui, dans le monde de l’athlétisme ?
Mon coach bien sûr; Roger Lespagnard. Je m’entraîne avec lui depuis 4 années maintenant, et c’est principalement grâce à lui que je suis l’athlète que l’on voit sur la piste aujourd’hui. Il entraîne des sprinters qui performent jusqu’au 400 mètres maximum. Des sauteurs aussi. Et il coache Nafissatou Thiam qui touche un peu à tout, puisqu’elle fait de l’heptathlon. C’est ça que j’aime Roger. Dans l’aspect technique de l’athlétisme, il a des connaissances sur beaucoup d’épreuves et il sait comment nous corriger pour qu’on puisse s’améliorer. Nous, on dit qu’il a l’oeil !
Je sais que je peux compter sur le soutien de ma famille qui sera toujours derrière moi. Je peux aussi compter sur mon groupe d’entraînement et mon club.
T’aimerais courir comme qui ? Et pourquoi ?
Personnellement, je ne voudrais pas ressembler à un athlète en particulier. J’aime plusieurs athlètes, et cela pour différentes raisons. Si je pouvais prendre quelques caractéristiques de course et de personnalité de certains athlètes, j’aimerais avoir la vitesse et l’explosivité de Cristian Coleman. La technique et le rythme de Grant Holloway. La détente d’Usain Bolt. La capacité à rebondir et la persévérance de Trayvon Bromell…
Avoir plusieurs modèles, c’est une bonne façon de créer l’athlète que l’on veut devenir.
Cette année, as-tu des espérances ou des objectifs ?
Cette saison indoor, je n’ai pas vraiment d’objectif, mise à part courir le plus vite possible et améliorer mes records personnels. Mon objectif se trouve plutôt en outdoor. Je vise une qualification sur 100 et 200 mètres au Championnat d’Europe u18 à Jérusalem en Israël.
Tout ce que je fais actuellement est axé sur ces championnats là.
C’est un grand objectif, mais je ferais tout pour y arriver.
Tu te vois représenter la Belgique au niveau international ?
Oui bien sûr. J’adorerais faire des team Belgium dans des championnats internationaux. Ce serait plus qu’une satisfaction de représenter mon pays dans un niveau international.
L’athlétisme occupe une grande partie de ma vie. C’est l’activité que j’aime le plus faire. Si jamais un jour j’ai l’occasion d’en faire un métier, c’est sûr que je ne dirais pas non. Mais à côté de ça, j’aimerais pouvoir faire des études et obtenir un diplôme. Parce qu’il suffit d’une blessure pour que tout s’arrête. Au moins, si ça doit arriver un jour, j’aurai un plan B. Je ne peux pas prédire l’avenir… Mais peut-être que dans quelques années, l’envie ne sera plus là.
Tu sais déjà vers quoi tu vas te diriger plus tard ?
Comme métier, ces derniers temps je m’intéresse vraiment au monde médical. Je pense qu’après ma rhétorique, je ferais des études d’imagerie médicale. Ce serait pour devenir technicien en imagerie médicale. Mais ce n’est pas encore certain. Je suis encore en train de m’informer sur mes choix futurs.
Quelle leçon as-tu tirée de tes expériences jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai appris à plus écouter mon corps. J’ai connu une période où j’ai grandi d’un coup. C’était compliqué parce que je me blessais souvent et à tous les endroits. Maintenant, ça va mieux.
J’ai aussi appris qu’il fallait que je me fasse plus confiance. J’ai compris que j’étais capable de réaliser certaines choses ou de supporter certaines courses. Mais j’ai surtout réalisé qu’en athlétisme, on n’a rien sans entrainement et sans régularité.
Du coup tu dirais quoi au prochain Cedric Motieh ? Au prochain étant capable d’atteindre ton niveau aussi jeune, et aspirant à plus encore ?
Je lui dirais que ce ne sera pas toujours facile. Qu’il y aura des hauts, mais aussi des très bas. Qu’il va devoir rester fort et se dire qu’il est capable de surmonter les difficultés. Mais surtout, qu’il doive laisser son corps grandir, l’écouter et apprendre où sont ses limites !
Ça ne sert à rien de se presser.
Une anecdote ?
Mmmhh… C’est compliqué haha… Je me souviens qu’après le confinement, on a repris les entraînements sur piste et à la première séance, je me suis tellement donné que je n’ai pas assumé. Après la dernière course, j’étais tellement dans le mal que je suis tombé au milieu de la piste. Je suis resté couché pendant au moins 30 minutes, à deux doigts de vomir. Je ne sentais plus mes jambes.