Réalisé par Trackandmemes, le 23 septembre 2022
Je m’appelle Célia Perron, j’ai 25 ans et je pratique les épreuves combinées : l’heptathlon et le pentathlon en salle. Je suis licenciée au club d’Albi depuis mes débuts en 2010, et je m’entraîne sur Toulouse en France où j’ai suivi des études d’ingénieur. J’ai réalisé ces études par la cour de l’apprentissage, donc avec des temps d’entreprises à plein temps en parallèle de ma pratique du sport à haut niveau. Ça a été très dur à certains moments. J’ai été plusieurs fois Championne de France de ma discipline et sélectionnée à six reprises en Equipe de France.
En quoi consiste ton projet exactement ?
Mon projet est de m’accomplir pleinement dans mon sport, de soutenir ma discipline et d’atteindre le meilleur niveau en 2024 pour prendre part aux échéances mondiales.
Cette année, sur quoi t’es-tu principalement concentrée, autant sur le plan athlétique qu’étudiant ?
Cette année, j’ai mis l’accent sur mon projet de fin d’études en faisant le choix de ne pas aménager ma dernière année universitaire afin d’être enfin diplômée et pouvoir profiter pleinement de mon projet sportif. Et côté sportif, j’ai énormément travaillé pour conserver mon niveau et ne pas me blesser… nul doute que cela paiera bientôt sur la piste aussi !
Quels sont les sacrifices que tu as dû faire cette année pour atteindre ces objectifs ?
Malheureusement, j’ai payé cette année mon choix d’études… J’ai pu moins m’entraîner, moins, voir quasiment pas, récupérer, et j’ai du respecter une hygiène de vie d’autant plus exigeante qui concerne également la vie sociale.
À quel niveau d’importance décrirais-tu l’évolution des sacrifices que tu as dû effectuer d’année en année à partir du moment où tu as décidé de devenir athlète de haut niveau ?
Ils ont grandi d’année en année, car je n’ai pas choisi de tout arrêter pour mon sport, j’ai préféré composer avec et faire de mon mieux. Il faut toujours prendre soin de garder de la cohérence par rapport à nos objectifs et de ne pas aller trop loin dans le sacrifice pour éviter la rupture mentale ou bien du corps.
Comment gères-tu la fatigue physique et mentale ?
Difficile à doser, mais importante à respecter ! Je pense qu’avoir une routine de récupération est la meilleure méthode à suivre, trouver du temps à soi, bien dormir, s’alimenter correctement et en conséquence. Je suis suivie par des préparateurs mentaux depuis le lycée. Ça m’a toujours permis d’accélérer mon processus de compréhension par rapport à des ressentis ou des situations, le médical doit faire partie intégrante de la préparation : suivi kiné, prise de sang, etc.
Quels conseils donnerais-tu à un athlète ayant un niveau national et tentant de se donner les moyens d’avoir autant une carrière liée à ses études, mais également une carrière sportive ?
Entre le niveau national et international, il n’y a souvent qu’un pas. Il faut réussir à bien s’organiser et croire en ses projets jusqu’au bout. Les doutes sont normaux, mais à la fin de la journée, il faut être fier de nos choix. Pour cela le mieux est de les faire avec passion. Et surtout la chose la plus importante : construire autour de soi un entourage sain et performant, autant d’un point de vue médical que dans votre vie personnelle.
Si tu devais retenir ton pire souvenir de cette liaison « sport et étude » ?
Je ne suis pas une athlète qui s’est fait beaucoup d’énormes blessures dans sa carrière. C’est pourquoi je pense spontanément au mois de novembre 2019 où je tombe lors d’un fartlek un peu trop tôt, avec et peu trop de fatigue et pas grand-chose dans le ventre… Je m’arrache un bout d’os de la malléole et résultat ; deux mois de béquilles… Je venais de passer ma première année d’alternance ; trop d’intensité entre l’école, l’entreprise et les entraînements certainement… J’étais épuisée, dure avec moi-même, mon corps m’a dit stop car je ne l’écoutais pas.
Si tu devais retenir ton meilleur souvenir de cette liaison « sport et étude » ?
Ma médaille d’or durant l’hiver 2021 à Miramas pour les Championnats de France Elite. Ce 800 mètres qui a tout changé, et qui me qualifiait pour premiers Championnats d’Europe séniors à Torùn avec l’Equipe de France.