Réalisé par Trackandmemes, le 13 mars 2022
21.86 au championnat de Belgique espoir. Tu brises la barre des 22 secondes ! Raconte-nous quel goût ça a, cette nouvelle performance ?
Honnêtement, j’ai rarement éprouvé ce genre d’émotion. Quand j’ai vu le temps sur le chrono, je n’ai même pas su retenir mon cri ! Alors que c’est loin d’être une chose que je fais en temps normal. Ça fait un petit temps maintenant que j’ai commencé le sprint ; ça doit faire six ou sept ans, et jamais je n’aurais cru que je ferais un temps pareil. Je me suis toujours entraîné avec des bêtes à l’entrainement, que j’admire énormément, et ça me semblait utopique d’un jour pouvoir faire les mêmes temps qu’eux. Finalement, être entouré de ces gens-là, c’est ça qui me booste tous les jours. Et je leur dois beaucoup. C’est aussi grâce à eux que j’arrive à courir en 21.86.
Toi, surpris ? Mais est-ce que ton coach l’avait prévu ? T’entraînais-tu pour faire une telle performance ?
J’ai fait, la semaine dernière aux championnats universitaires, un temps raisonnable de 22.21. La course était loin d’être parfaite, mais j’étais déjà très content de ce résultat. En analysant bien la course et mes sensations, moi et mon coach Arnaud Destatte savions que nous pouvions faire mieux, mais on ne savait pas à quel point. Évidemment, on rêvait d’un 21.99. Mais je n’osais pas trop y penser, même si je savais que j’avais potentiellement les jambes pour, grâce à mes dernières sensations aux entrainements. Faire 21.86 en indoor, quand on sort d’une très bonne saison outdoor en 22.30, c’est une chose que je n’aurais jamais imaginée. On s’était dit que cette année on pouvait clairement viser les 21 secondes, mais on en parlait plutôt pour cet outdoor ! Et on s’est vraiment entraîné dur pour que tout se passe de la manière la plus optimale possible, pour cet objectif.
Tu exploses en fin de saison, mais est-ce qu’on peut dire que tout s’est passé exactement comme vous l’aviez prévu durant la saison tout entière ?
Houlà, non ! Pas exactement comme prévu ! J’ai eu deux petites contractures à l’ischio-gauche, coup sur coup. Ça m’a handicapé pour la saison. Donc non. Tout ne s’est pas passé comme prévu. Mais en réalité, ce n’était pas principalement dû aux entrainements, car je me rétablissais assez vite, mais surtout à cause des compétitions qui n’étaient pas nombreuses cette année. À cause de ça, je n’ai pu faire que trois compétitions, dont deux 200m. Mais avec le coach, on s’est bien adapté et on a réussi à bien optimiser tout ça, malgré les deux petits pépins qui se sont intercalés dans la saison. Donc en fait, je n’ai pas explosé en fin de saison, puisque la fin de saison, c’était le début de ma saison !
Des projets au niveau performance pour la saison à venir ?
On va continuer à bien bosser comme on le fait, avec le coach et surtout avec le groupe. Ce n’est que le début, et j’ai encore beaucoup de boulot. Progresser, encore et encore, c’est tout ce que je demande. On a su installer de belles routines plus optimales, autant les unes que les autres, mais on a encore une bonne partie du chemin à parcourir, et c’est d’autant plus motivant.
Mais au final, qui es-tu ?
Je suis ultra investi, un petit peu psychorigide sur mes routines, extrêmement motivé à bosser très dur, et dans une certaine recherche de ce qui est optimal pour ma discipline. J’aime bien la phrase « Leave No Stone Unturned », ça définit bien mon système de pensée.