Kalyl Amaro: « Le 400m est l’une des courses les plus difficiles. Il faut accepter la douleur »

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 27 mai 2021

Je fais du 400 mètres depuis la catégorie junior 1. J’ai commencé l’athlétisme assez jeune, donc j’ai eu l’occasion de faire différentes disciplines avant de me spécialiser sur 400m. En fait, il manquait une personne dans l’équipe 4x400m lors des interclubs. Je me suis donc retrouvée dans l’équipe et au final, la course s’est bien passée et j’ai bien aimé. Au niveau de ma scolarité, je fais des études à la FAC, en management des organisations sportives, en STAPS. L’athlétisme et mes études sont deux choses qui sont très importantes pour moi, donc j’essaie de faire en sorte que les deux fonctionnent.

Tu as récemment fait les relais mondiaux pour l’équipe de france sur 4x400m. Comment était cette expérience ? 

Je suis contente d’avoir vécu cette expérience. C’est ma troisième sélection en équipe de France A. Je suis heureuse d’avoir pu courir à nouveau. La première fois c’était à Glasgow, ensuite je suis allée à Doha où je n’ai pas couru, donc là je suis contente qu’on m’ait laissé l’opportunité de courir. Les conditions étaient un peu compliquées, mais on retiendra que le relais 4x400m est qualifié pour les Jeux Olympiques de Tokyo. C’était également une belle expérience sociale car il y avait une belle entente avec les filles. 

En quoi consiste le 400m ? 

Je définirais cette discipline comme étant la capacité gérer l’aspect aérobie, donc le fait de savoir tenir un effort pendant longtemps, tout en ajoutant de la vitesse. Donc être capable d’aller vite pendant longtemps. Le 400m est considéré comme étant du sprint long, et selon moi, c’est l’une des courses les plus difficiles. Ce n’est pas la seule, mais ça reste l’une des courses les plus difficiles. 

Ta discipline est une des disciplines les plus redoutées de l’athlétisme. Comment fais-tu pour ne pas te focaliser sur la douleur ? 

Je n’ai pas eu le choix 🤣. Physiologiquement, le 400m est l’une des courses qui me convient le mieux. Mais je pense aussi que dans l’athlétisme, la douleur est partout. Que tu fasses du 100m, 200m, ou 400m, tu vas forcément souffrir à un moment ou à un autre. La question ne se concentre pas sur “comment ne pas se focaliser” mais sur le fait “d’accepter” la douleur. Ce n’est pas quelque chose qui est forcément acquis, c’est quelque chose sur lequel je travaille tous les jours. 

Et lorsqu’on parle de souffrance physique, on entend souvent parler d’acide lactique. Quelle plaie… Comment définirais-tu cette sensation à ceux qui ne pratiquent pas ce sport ? 

D’un côté c’est douloureux, mais de l’autre côté, on ressent un certain plaisir. Un plaisir lié au fait qu’on a terminé la course, la séance, et on a presque envie de recommencer. À l’entrainement, après une grosse séance lactique, on est parfois couché par terre à bouger dans tous les sens car on ne sait pas comment faire pour faire partir cette douleur. Le lactique, c’est quelque chose qu’il faut vivre. 

Mais au final, pourquoi l’avoir choisie, cette discipline ?

J’ai eu le temps d’expérimenter pas mal de choses dans ce sport. Et comme dit précédemment, j’ai rencontré cette distance durant les interclubs. Je ne savais pas encore dans quoi je m’embarquais. Mais ça en vaut la peine. Il y a aussi des décisions qu’on ne choisit pas vraiment. On le fait parce que c’est physiologique. Certains sont bons sur 100m, d’autres sont excellents sur 400m ou 800m.… ça dépend. Mais quand on veut travailler, ça marche, je pense. 

Tu conseillerais quoi à un athlète qui aimerait commencer cette distance mais craint un peu la douleur physique ? 

L’athlétisme est un sport super ingrat et demande beaucoup d’efforts, peu importe le niveau. Donc je dirais que lorsqu’on fait ce sport, il faut être en accord avec ses choix. Si tu as un rêve, travaille dur et un jour tu arriveras là où tu veux arriver. Il ne faut pas avoir peur. La peur c’est ce qui t’empêche d’atteindre ton objectif. Il faut travailler dur, et ne pas avoir peur. 

Il existe des spikes pour le sprint court et le sprint long. en ce qui te concerne, utilises-tu la même paire de spikes, peu importe la longueur du sprint ? 

Personnellement, j’ai trois paires de pointes. Une pointe que je réserve à la compétition. Dans ce cas-là, je vais les remettre à l’entrainement trois jours avant la course afin de m’habituer pour le jour J. Ensuite, j’ai mes pointes d’entrainement ; une pour tout ce qui est sprint court, et une autre pour les séances un peu longues, donc des pointes de demi-fondeur. 

Quel est ton objectif le plus fou ? 

J’aimerais aller aux Jeux Olympiques. Mais si je rêve de quelque chose, c’est plus dans un aspect chronométrique. Je voudrais me rappeler toute ma vie de mon chrono. Le jour où j’arrête l’athlétisme, je souhaiterais avoir fait un chrono qui me rendra vraiment fière. 

As-tu d’autres passions ? 

Oui, j’ai plein de passions diverses et variées. J’aime aimer et manger. J’aime dormir et j’adore la musique. En vérité, personne ne le sait, mais j’adore chanter. C’est ma passion. J’aimerais prendre des cours de chant… Je voudrais me perfectionner sur ça, un jour… 

Aussi, j’aime beaucoup tout ce qui est professionnel. Mes études me plaisent énormément. Une fois que je serais entièrement dans ma vie professionnelle, j’espère avoir d’aussi belles sensations que les sensations que me procure l’athlétisme.

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