Réalisé par Trackandmemes, le 8 mai 2021
J’ai commencé l’athlétisme quand j’avais 12 ans. J’ai très vite eu une blessure donc j’ai arrêté puis j’ai recommencé à l’âge de 14 ans. J’ai commencé par le sprint avant de me spécialiser au triple saut à l’âge de 16 ans.
Tu es norvégienne mais tu t’es entraînée en Belgique. Comment s’est déroulé ton parcours ?
En Belgique, c’était un peu compliqué parce que je ne connaissais pas le système belge. J’ai commencé avec la Forestoise qui est un club bruxellois. J’y suis restée durant un an et puis j’ai changé pour pouvoir m’entrainer à l’Excelsior qui est un autre club de Bruxelles. Je ressentais le besoin de m’entrainer de manière plus intense durant la saison hivernale, ce qui n’a pas été le cas. Malheureusement, lorsque les compétitions ont commencé elles ne se sont pas bien déroulées. Je me suis blessée. J’ai de nouveau changé d’entraineur mais celui-ci formait des sprinteurs et moi je suis spécialisée dans le saut, donc je n’ai pas pu exercer pleinement ma discipline.
Quelles sont les avantages et les inconvénients de ton expériences ?
Les inconvénients étaient, premièrement, le niveau des entrainements qui pour moi était assez bas. Ensuite, en Norvège c’est tout à fait normal de s’entrainer avec plusieurs coachs mais en Belgique le système est différent donc c’était un peu compliqué. Lorsque je choisissais un coach, il me disait que si je m’entrainais avec lui, je ne pouvais pas m’entrainer avec un autre entraineur or qu’en Norvège c’est possible. Je trouve aussi que ce qui est dommage, c’est qu’en Belgique il y a plusieurs petits groupes qui se forment au sein d’un même groupe. Probablement parce que le groupe compte un grand nombre d’athlètes, mais ça peut vite créer des tensions. En Norvège, les groupes sont plus petits. Au niveau des avantages, je suis contente d’avoir pu assister au Mémorial Van Damme parce qu’ici dans mon pays il n’y a pas beaucoup de compétitions internationales. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de participer à deux ou trois compétitions internationales.
Tu as déjà exprimé le fait que vivre en norvège en tant que noire, ce n’est pas facile. Comment ça se passe au niveau de tes entraînements à ce niveau là ?
Je suis actuellement dans une nouvelle équipe. J’étais la seule noire dans mon ancien groupe mais maintenant, même mon entraineur est noir donc ça va mieux. Mais ça reste différent de la Belgique parce que je me souviens qu’en Belgique, une bonne majorité des athlètes sont noirs. Ce n’est pas la même atmosphère parce que l’attitude est différente, et c’est aussi ça que j’ai beaucoup aimé en Belgique. Il y a plus de noirs qu’ici en Norvège. Quand je suis à l’entrainement, ma priorité est de m’entrainer mais c’est important de se sentir bien et intégrer dans son entourage, même au niveau de la préparation mentale.
Tu vises quoi en ce moment, niveau performance et championnat ?
L’année passée j’ai obtenu la troisième place au championnat de Norvège en toute catégorie. Cette année il n’y a pas eu de championnat en indoor à cause du Covid, mais j’aimerais me qualifier aux championnats d’Europe Espoir u23 au triple saut. Je suis également capable d’avoir une médaille au championnat de Norvège en août. Une deuxième place, je pense.
Mais du coup, en Suisse, comment fais-tu pour combiner tes études avec ton sport afin de progresser en vu d’augmenter ton niveau ?
En ce moment, et comme en Belgique d’ailleurs, les cours sont donnés via internet à cause du Coronavirus. Dans quelques mois, je vais déménager plus près de là où je m’entraine donc ça va être plus facile pour gérer mes cours et ma préparation sportive. Je m’entraine six fois par semaine et un entrainement dure plus ou moins 3 heures.
Le confinement a-t-il chamboulé ta préparation ? Comment as-tu fait pour gérer tes entraînements ?
Le confinement n’a pas perturbé ma préparation, ce qui est étonnant. Je sais qu’en Belgique des gens ayant le même niveau que moi n’avaient accès à aucune infrastructure ni compétition, mais moi en Norvège je fais partie de ceux qui ont priorité. Oui, en Norvège il n’y a que les élites qui ont accès aux infrastructures mais ce n’est pas difficile d’être élite. Si t’es qualifié pour les championnats de Norvège tu fais déjà partie des Elites.