Le kiné Frank Keita exprime son ambition d’entraîner l’athlétisme au haut niveau

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 15 septembre 2023

Frank Keita est un sportif national aux records personnels assez solides, puisqu’il possède des références en 10’’ 90 sur 100m et 21’’ 65 sur 200m.

Mais être athlète n’est pas sa seule casquette puisque, en plus d’être également kiné, il est coach… Dans le milieu de l’athlétisme belge, on le connaît pour son envie de transmettre la technique du sprint de sorte à ce que celle-ci soit appliquée de manière précise et efficace !

En termes de performances, l’évolution récente de ses jeunes athlètes parle d’elle-même…

À travers cet article, découvre les ambitions de Frank, en toute intimité.

Frank Keita, photographié par Trackandmemes

Quels sont tes objectifs en tant que coach ?

Ce serait de proposer un cadre optimal pour mes athlètes, pour qu’ils puissent progresser de la meilleure manière possible. Mais j’aimerais également qu’ils puissent s’épanouir dans mon groupe.

Qu’entends-tu par « cadre optimal » ?

J’ai des athlètes qui sont partis à l’étranger pour des études ou autres… Et moi, ce que je voudrais, ce serait de créer des collaborations avec des écoles, des centres médicaux, … Créer un cadre où ils auront tout en un.

Comment s’est passée ta saison en tant que coach ?

C’est ma plus belle saison. En fait, je dis ça chaque année, mais chaque année c’est de mieux en mieux.

J’ai commencé avec des très jeunes, donc des cadets et des scolaires qui sont actuellement montés en catégorie supérieure. Ils ont vraiment bien progressé ! Aujourd’hui je peux dire que dans la discipline du sprint, j’ai des athlètes qui font partie des meilleurs de Belgique. Je suis vraiment très fier.

J’ai également des athlètes plus âgés, comme Désiré Kingunza qui est vice-champion de Belgique au triple saut. Pour moi, c’est une grande fierté d’avoir pu participer à sa progression, et de savoir qu’il se sent bien avec moi.

Le champion LBFA, Désiré Kingunza (mai 2023)

À quel point est-ce important pour toi que l’athlète se sente bien avec toi ?

Pour moi c’est le plus important, car si l’athlète n’est pas bien avec moi, je ne vois pas comment on pourrait continuer à progresser ensemble. En fait, c’est important que l’athlète se sente bien avec le coach avant de faire des performances. Ce n’est pas les performances et ensuite il se sent bien… Il faut d’abord qu’il y ait une complicité, une entente, une confiance pour pouvoir poursuivre la collaboration.

Quelles nouveautés comptes-tu mettre en place pour cette nouvelle saison 2023-2024 ?

J’aimerais instaurer un cadre. C’est ce que je fais chaque année… Je prends chaque athlète à part, on fait le bilan de la saison, donc ce qui a été et ce qui n’a pas été.

En début de saison, quand on pose un cadre, ça se passe bien. Mais au fur et à mesure que la saison défile, la motivation s’essouffle… On oublie un peu ce qui s’est dit au tout début… Pouvoir garder ce cadre est ce sur quoi je vais beaucoup insister cette année… Quitte à faire plusieurs réunions. Donc réciter les objectifs, et ce qu’il faut faire pour y arriver. Beaucoup d’athlètes pensent qu’il faut juste s’entraîner. Or qu’il y a plein d’autres choses à faire à côté de l’entrainement. Mon objectif personnel sera d’insister là-dessus pour qu’on puisse atteindre nos objectifs communs.

Je sais que mes athlètes sont motivés. C’est bien d’être motivé, mais il faut également faire certaines choses à côté pour pouvoir y arriver.

As-tu de nouveaux athlètes qui arrivent dans ta team ?

Oui. Principalement des sprinters. Ce sera un nouveau challenge pour moi, et je suis honoré qu’ils m’aient choisi en tant que coach. Je suis excité de pouvoir travailler avec eux, de pouvoir les aider à performer au plus haut niveau.

Comment arrives-tu à gérer ton ambition de coach avec le reste de ta vie ?

C’est super compliqué. Justement, là j’essaie de m’organiser par rapport à ça car je fais beaucoup de choses sur le côté. Il a fallu faire un choix. Là, je me consacre plus à mon rôle de coach plutôt qu’à mon statut d’athlète, ou tout autre objectif d’ailleurs. Sans oublier ma vie privée et ma copine.

Peux-tu nous en dire plus sur ton ambition d’emmener tes athlètes au plus haut niveau ?

Je pense qu’on est beaucoup de coachs à vouloir avoir un athlète de haut niveau… Et pouvoir le suivre, que ce soit au championnat d’Europe ou du Monde. Moi, en tant que coach, je m’inscris dans ce registre-là. L’objectif est aussi d’avoir un athlète qui vit de sa passion et l’accompagner au mieux dans ce processus-là. Si ça n’arrive pas, c’est la vie, ce n’est pas grave. Mais je vais tout faire pour y arriver.

Si tu pouvais transmettre un message en tant que coach, ce serait quoi ?

On voit beaucoup d’athlètes changer de coach. De temps en temps c’est bien d’aller voir ailleurs, mais je dis toujours que si tout se passe bien, ne change pas de coach. En fait, si tout se passe bien, reste comme ça, car on ne sait pas ce qui peut se passer en dehors.

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