Léa Bayekula, une source d’inspiration dans le sport

JOURNAL DE BORD D'UN ATHLÈTE

Réalisé par Trackandmemes, le 18 janvier 2022

Je suis Léa Bayekula, jeune bruxelloise de 26 ans, mais également athlète de haut niveau faisant partie de la team paralympique Belge.

J’ai commencé l’athlétisme en 2013, mais j’ai connu le haut niveau en 2016. Depuis lors, j’ai eu l’occasion de participer à différentes compétitions, comme le championnat de Belgique où j’ai eu plusieurs titres sur 100, 200 et 400 mètres, le Championnat d’Europe à Berlin, le Championnat du monde à Dubaï, le Championnat d’Europe en Pologne où j’ai d’ailleurs été médaillée de bronze, et d’autres compétitions encore.

Pour la petite histoire, avant de commencer ce sport, je ne pensais pas que tout cela serait possible pour moi. On a tellement brisé mes rêves étant petite, que je n’ai jamais osé me projeter. Un jour, j’ai eu la chance de faire de l’équitation. Alors oui, je suis une grande fan de chevaux. Je pense même que j’aurais pu faire carrière, hahaha. Dans ma chambre, j’avais principalement des posters de chevaux guys. 😂😂 Et puis un beau jour, j’ai été contactée par une personne qui m’a proposé d’entrer dans une association. À la base, je déteste ça. Après, c’est propre à chacun, mais j’ai finalement accepté d’entrer dans ce monde, le monde de l’athlétisme. J’ai fait du basketball pendant 3 ans aussi. Mais moi, ce que j’aimais avant tout, c’était les suicides (type d’entrainement) et les matchs. Ensuite, lors d’une journée dite « détection » (ce sont tous les sports que l’on retrouve chez les valides, mais adaptés aux non valides afin de les aider à trouver le sport qui leur convient le mieux). J’ai rencontré Marieke Vervoort, une grande athlète avec qui j’ai pu discuter et qui m’a donné beaucoup de conseils… Ça m’a marqué au point où j’en parle encore aujourd’hui. C’est grâce à elle que je me suis lancée dans l’athlétisme. Je me suis dit, « c’est ça que je veux faire ». Et me voilà aujourd’hui ! Quand je regarde en arrière, je me dis « waouh… Je viens de loin ». Je suis fière de ce que je deviens. Quelle grâce !

Léa Bayekula, photographié par Elodie Garard @elodie.drareg

Cette saison, tu avances avec un nouveau coach. Qu’est-ce qui vous a réuni ?

Oui, cette saison je ne vous cache pas qu’elle a été difficile pour moi !

François Maingain m’a tellement appris. On a passé des moments de folies ensemble. On a vécu des surprises en ce qui concerne mes chronos… Je viens de loin et je peux être que reconnaissante pour tout ce qu’il a fait pour moi !

Parce que vous savez, je ne vais rien vous apprendre. Un coach, c’est un pote, un frérot, un psy, le philosophe qui va te sortir des phrases qui vont te motiver comme jamais, et rien que d’en parler, il y a que de chouettes souvenirs qui ressortent.

Avec mon nouveau coach , j’approfondis le côté plus technique qu’il me manque au niveau du fauteuil, puisque je fais du handisport.

La plupart des athlètes s’entraînent en groupe. Mais toi, tu es amenée à progresser différemment. Comment le ressens-tu ?

Je le ressens bien. J’aime quand, parfois, il n’y a personne sur la piste et que je peux taper ma plus belle séance dans le plus grand des calmes. Après, il y a des moments où c’est un peu dur d’être seule, alors je décide de m’entraîner lorsqu’il y a du monde, sauf si je dois de nouveau crier « COULOIR 2 » alors que je suis en pleine vitesse. 😂😂

En plus, tout le peuple est au courant que le couloir 2 est pour les wheelers.

Initialement alignée sur le sprint court, 100m, mais également long, 400m, tu découvres dès à présent une nouvelle discipline. Le 800m. Comment abordes-tu cette nouveauté ?

Whaaa, j’ai des frisons rien que d’en parler.

Je suis en pleine préparation pour le 800 mètres, et je souffre. Dans un coin de ma tête, il y a cette première option; arrêter avant même d’avoir commencé, ou l’option numéro deux; continuer.

Alors, moi, j’aime énormément les challenges. Donc je choisis la deuxième option. On verra bien là où ça va nous amener. En tout cas, je compte sur la grâce et je reste confiante pour la suite.

Peux-tu définir le terme « inspiration » et « modèle » selon ta propre vision ? Te définis-tu comme une inspiration ?

Pour moi, une personne inspirante, c’est quelqu’un qui va être perçu comme un modèle. Qui va te donner cette envie de réaliser tes rêves, de te battre pour atteindre tes objectifs… En soi, nous sommes tous inspirants à notre façon. Les gens qui me suivent me disent souvent que je suis inspirante, et c’est cool ! Parce que oui, j’aimerais être un modèle, une source d’inspiration pour ceux qui n’y croient plus, ceux qui se disent que la vie est foutue. J’aimerais être un modèle pour eux afin qu’ils puissent trouver cette lumière au bout du tunnel.

J’aimerais qu’ils se disent; « si elle, elle a pu, pourquoi pas moi ? » ❤️

Certes, on passe tous par des moments compliqués, mais la vie ce n’est pas se morfondre sur son sort. C’est foncer, pour essayer de devenir la meilleure version de soi-même. On a tous une valeur, donc je ne vois pas pourquoi toi tu ne pourrais pas y arriver. 

– Léa.

Quels sont tes projets futurs ?

Actuellement, j’aimerais faire plein de compétitions et de stages. Mais je reste concentrée sur tout ce qui m’amènera à l’objectif Paris 2024.

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