Interview de Naomi Van Den Broeck
Réalisé par Trackandmemes, le 24 mai 2023
Croire en soi-même.
Tu en vaux la peine ! La première étape pour réussir dans tout ce qu’on entreprend est la confiance en soi. Si tu ne crois pas en toi, personne d’autre ne le fera.
C’est comme si tu avais une entreprise, que tu allais voir un investisseur qui a beaucoup d’argent, et que tu essayais de le convaincre de te donner de l’argent. Mais si tu ne crois pas toi-même que tu le mérites, comment l’investisseur te donnera-t-il de l’argent pour que tu puisses t’améliorer ? On doit donc imaginer qu’on est à la fois l’entreprise et l’investisseur, qu’on est une seule et même personne. On doit se considérer comme une personne pour qui ça en vaut la peine de faire des efforts, de consacrer du temps et de réaliser ses rêves.
La raison pour laquelle les gens prennent de mauvaises habitudes, comme manger de façon malsaine, dormir tard ou sauter l’entraînement, est qu’au fond d’eux-mêmes, ils ne croient pas assez en eux, et se laissent aller. Ils laissent leur destin au hasard, et se laissent contrôler par de mauvaises habitudes. Si tu crois réellement que tu peux atteindre quelque chose, alors tu ne recules devant rien.
Les loisirs sont importants, mais n’oubliez pas vos priorités.
Fais une liste de tes loisirs et concentre-toi sur ceux qui t’apportent de la joie et de l’épanouissement. Comme par exemple, sortir avec des amis. Essaie de trouver un moyen de passer du temps avec tes amis sans entraver ta récupération. Retrouve-les après l’entraînement, par exemple. Ou alors, faites une activité relaxante, ensemble. Emmène-les à l’entraînement. Explique-leur tes objectifs afin qu’ils soient plus enclins à s’adapter à toi. Les vrais amis te comprendront et te soutiendront.
J’aime jouer de la guitare et je pense que c’est un bon passe-temps parce que c’est très relaxant. C’est bon pour mon cerveau. J’aime aussi lire, et c’est également bon pour ma santé mentale. On peut donc avoir des hobbies et se concentrer sur ceux qui nous apportent de la joie, de l’épanouissement et qui nous aident à nous détendre. Et si ces passe-temps correspondent à nos priorités, c’est formidable.
Demandez immédiatement l’aide d’experts lorsque vous ressentez un pincement ou une blessure.
Non seulement ils sauront quoi faire, mais tu seras également soulagé de savoir que tu as de l’aide.
Ainsi, si tu ressens quelque chose le mercredi, au lieu de partir le lundi suivant pour la physiothérapie, tu peux déjà y aller le jeudi ou le vendredi parce que ça te permettra de ne pas devoir subir cinq jours de stress. Donc prendre rendez-vous dès le jeudi ou le vendredi, si possible, afin d’avoir un seul jour de stress et être en contact avec un expert qui sait ce qu’il doit faire et qui sait quelle est l’étape suivante.
C’est ce que j’aurais du faire plus jeune. J’aurais aimé m’adresser directement à quelqu’un qui sait ce qu’il doit faire. Mais je ne l’ai pas fait, parce que j’avais un peu honte d’avoir une blessure. Et j’étais aussi peut-être trop déçue de ressentir quelque chose qui ne semblait pas vouloir pas partir. Ou bien je pensais que ça disparaîtrait tout seul. Mais même si ça s’améliore, il vaut mieux avoir l’avis d’un expert.
Je sais que c’est étrange venant de moi qui suis toujours en train de poster sur les réseaux sociaux. Mais je pense qu’il faut contrôler notre utilisation des médias.
Il est important de faire des pauses. Je crois que c’est l’une des plus grandes dépendances dont nous ne parlons pas. L’utilisation excessive des réseaux sociaux peut affecter notre sommeil et notre récupération plus qu’on ne le pense.
En ce qui concerne TikTok, par exemple, j’aime supprimer l’application et la télécharger que le vendredi. Parce que je trouve cette plateforme extrêmement addictive. Ensuite, je la supprime à nouveau le dimanche. Je ne supprime pas mon compte, juste l’application.
Sur Instagram aussi, j’aime faire des pauses. Une fois que j’ai posté ma vidéo, j’aime bien supprimer l’application. Et puis je reviens si je veux répondre à des messages, par exemple. Je me connecte sur Safari ou sur le navigateur. Pas sur l’application. Parce que j’ai l’impression que lorsque les applications sont sur mon téléphone, il est tellement facile par défaut d’y aller. Je pense que l’on peut y perdre beaucoup de temps, beaucoup d’heures, sans même y penser. Mais le fait est que les réseaux sociaux sont aussi un outil formidable pour entrer en contact avec les gens. Et parfois, je trouve extrêmement motivant de voir des vidéos d’autres personnes qui s’entraînent. Je vois que mes concurrents s’entraînent et j’ai envie de m’entraîner dur moi aussi. J’y trouve une certaine motivation.
Trouvez un bon groupe d’entraînement qui vous motive à vous entrainer. Le fer aiguise le fer.
Donc, si tu as des personnes très motivées autour de toi, ça se répercutera automatiquement sur toi, et tu te sentiras également motivé.
Je sais qu’il y a d’autres athlètes qui liront ceci et qui penseront qu’ils n’ont pas un grand groupe ou qu’ils sont seuls. Peut-être que ça les aidera à trouver un groupe qui les motive.
Être en sécurité financière en trouvant un emploi qui n’est pas trop stressant et qui s’intègre bien dans votre vie.
L’idéal est de trouver un emploi qui n’est pas trop stressant et qui s’intègre bien à notre vie. Ça peut signifier beaucoup de choses pour différentes personnes. Mais pour moi, par exemple, au début de ma carrière, j’ai travaillé comme tuteur. J’aidais les gens pour les mathématiques et dans leurs travaux scolaires. Et ça a très bien fonctionné parce que ce n’est pas stressant. Je ne faisais qu’utiliser mon cerveau. Pour gagner de l’argent, je n’ai pas choisi un job physique, mais j’ai choisi de faire quelque chose qui ne demandait pas autant d’énergie.
Il est important d’être à l’aise financièrement, car l’athlétisme n’est pas un sport où l’on peut gagner beaucoup d’argent. Donc, si tu peux trouver un travail qui te plaît et que tu peux combiner avec l’athlétisme, c’est une bonne chose.
Pour les athlètes féminines.
L’idéal est de comprendre son cycle menstruel. J’ai tendance à avoir envie de beaucoup d’aliments malsains quelques jours avant mes règles. Au début, je me sentais coupable lorsque j’en mangeais parce que je ne comprenais pas que mon corps en avait besoin.
Maintenant, quand je commence à avoir envie de ces aliments, je sais immédiatement que mes règles arrivent et je me permets de manger quelque chose de malsain parce que je sais que c’est naturel et que mon corps en a besoin. Ça me rassure de savoir que c’est simplement mon corps qui nécessite plus de carburant. Je finis donc par être moins dure avec moi-même.
Pendant mes règles, je suis en pleine forme. Ça varie d’une personne à l’autre.
Je cours vraiment très vite quand j’ai mes règles. Quand je n’ai pas de crampes bien sûr. J’ai remarqué que je pouvais faire beaucoup d’entraînement pendant cette période, mais c’est différent pour tout le monde. Ce qui est important, c’est de noter comment on se sent pendant les différentes phases de ses règles, ainsi qu’avant et après leurs arrivées. Et comprendre son corps aussi. On aura nos règles jusqu’à la ménopause. Donc pendant trois ou quatre décennies.
C’est une longue période durant laquelle on peut passer à se demander ce qui nous arrive.
Il faut également trouver la contraception qui nous convient. Personnellement, j’utilise un stérilet.
Mais chacun doit trouver ce qui lui convient vraiment. Et je pense qu’il est important de prendre le temps de le découvrir
Penser à long terme.
Surtout lorsqu’il s’agit de blessures. N’aies pas peur de dire à ton entraîneur que tu sens venir une blessure. Il vaut mieux être honnête. Je sais qu’on ne veut pas décevoir notre entraîneur, mais il est encore plus décevant d’avoir une blessure à long terme.
Par exemple, j’ai eu beaucoup de blessures entre 2015 et 2021. Je n’ai pas pu participer à un championnat pendant 6 ans. L’un de mes premiers championnats a donc été le Championnat d’Europe junior en 2015. Et puis directement après les Européens juniors, six ans plus tard, j’ai participé aux Jeux olympiques. J’ai donc dû attendre six ans. Il faut penser à long terme. On peut se blesser, mais on finira par trouver un moyen de revenir. Parce que si on le veut suffisamment, on peut trouver un moyen de revenir. Alors pensons sur le long terme et ayons cette fameuse conversation avec notre entraîneur lorsqu’on sent venir une blessure.
Ce que je veux dire par là, c’est que si je veux apprendre à conduire, je ne vais pas aller voir mon frère qui n’a pas son permis de conduire pour lui demander comment conduire. Si je tousse et que je suis malade depuis une semaine, je ne vais pas voir un psychologue pour lui demander comment me guérir. Je vais voir un médecin.
Donc ne va pas voir ton meilleur ami qui n’a jamais fait d’athlétisme pour lui demander si tu dois continuer ce sport ou non, ou ce qu’il pense de ton temps sur 100m. Parce qu’il connaîtra certainement rien de ce que tu essaies d’accomplir. Ne cherche pas à être validé ou conseillé par quelqu’un qui n’a pas la même vision que toi, ou qui ne sait rien de ta pratique. Tu risques de t’exposer à l’échec. Je pense qu’il est important de faire attention aux personnes à qui l’on demande des conseils, car on peut être très déçu. Nous sommes facilement influençables par l’entourage.
La consistance est la clé.
Qu’est-ce que je veux dire par là ? Premièrement, ça signifie qu’on doit se présenter régulièrement à l’entraînement si on veut obtenir des résultats. Deuxièmement, cela signifie qu’on doit continuer à s’entraîner dur, MÊME lorsqu’on est blessé. C’est particulièrement important parce que je pense que beaucoup d’athlètes oublient que l’entraînement est une meilleure forme de rééducation que le repos. En s’entraînant pendant une blessure, on réduit le temps nécessaire pour revenir. C’est également l’occasion de travailler sur des faiblesses auxquelles on n’aurait pas pensé auparavant.